Le garçon de mon père d’Emmanuelle Lambert

Livre reçu dans le cadre de ma participation au Coup de coeur des lectrices de Version Femina, Le garçon de mon père n’a pas été une belle découverte comme je l’espérais mais plutôt une grosse déception, avant même d’en avoir tourné la première page.

Le garçon de mon père d'Emmanuelle Lambert (éditions Stock)Quand j’ai découvert le livre surprise que m’avait envoyé Version Femina pour son opération, ma première réaction a été de penser : oh non, pas encore !

Pas encore une auto-fiction autour de la figure paternelle. Pas encore une histoire intime et familiale déballée sur la place publique. Pas encore un énième roman sur la difficulté de faire son deuil. Pas encore un roman très français, sans réelle histoire comme je ne peux plus en lire tellement ce côté autocentré, autofiction, autosatisfaction me sort par les yeux ! Dire que je me suis lancée dans cette lecture avec des a priori ne relève même plus de l’euphémisme. Très très refroidie par le thème, j’ai tout de même tenté le coup et ce fut un échec cuisant car tout ce que je redoutais se trouve précisément dans ce roman, sous une jolie couche d’écriture poétique : je n’en attendais pas moins. 

Un peu plus de quarante ans auparavant, au moment de ma naissance, des médecins militaires lui avaient remis le sang qu’il était venu chercher, fébrile. Et ce sont encore eux qui, en lui révélant la gravité de son mal, l’avaient condamné. Une ironie : il aura eu neuf mois pour accoucher de sa mort.

L’auteure a choisi de retracer la dernière semaine de son père, égrainant les souvenirs au fil des chapitres marqués par les jours de la semaine qui lui restent à vivre : un dernier lundi puis un dernier mardi, jusqu’à ce prochain dimanche qu’il n’atteindra jamais. Aussi cruel que cela puisse paraître, j’ai l’impression d’avoir déjà lu ce livre cent fois. Voilà un énième livre fait pour soigner les plaies d’un auteur, encore un roman que l’on a confondu avec un journal intime. Je me doute bien sûr que si des livres de ce genre existent c’est bien parce qu’ils ont leur public, comme tout livre d’ailleurs mais je ne fais pas partie de ce lectorat capable de m’intéresser aux déboires familiaux des auteurs, à leurs non-dits, à leur deuil inachevé, à leurs souvenirs enfouis en occultant ce déballage intime pour n’y voir que prose et message universel. J’apprends au fil du temps à repérer ces livres qui remplacent une séance sur le divan d’un psy pour mieux les éviter mais parfois, au détour d’une lecture imposée comme ici, ils finissent entre mes mains avant d’en tomber. Je suis vraiment désolée pour l’auteure qui a mis toute son âme dans son roman d’être tombée sur une lectrice aussi indigne de le recevoir mais mon aversion pour ce genre est telle que je suis bien incapable de voir au-delà.


Marque-page en bois artisanal


L’ESSENTIEL

Couverture de Le garçon de mon père d'Emmanuelle Lambert

Couverture de Le garçon de mon père d’Emmanuelle Lambert

Le garçon de mon père
Emmanuelle LAMBERT
Editions Stock
Sorti le 25/08/2021 en GF 
180 pages

Genre : autobiographique
Plaisir de lecture : abandon
Personnages : l’auteure et son père
Recommandation : non à moins d’aimer les autofictions
Lectures complémentaires : Enfant de salaud de Sorj Chalandon, Ordesa de Manuel Vilas, Un dimanche matin de Johanne Rigoulot, Les mémoires familiales de Vanina Leprovost

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

« Ce livre n’est pas un livre de deuil. Le deuil, c’est après. […] La vivacité du présent. Celle du sentiment. La trace que nous laissons aux autres. Ces particules de temps et d’affection mêlés demeurent en suspens. Ici, ce sont elles qui commandent, et avec elles, le souffle que sa mort m’a laissé au cœur. »

Le récit s’ouvre un dimanche de septembre 2019, un dimanche où le père « concret et nébuleux à la fois » d’Emmanuelle Lambert, se prépare à mourir d’un cancer de l’ampoule, un organe situé à la tête du pancréas.
Et pourtant, ce livre est un livre de vie. C’est que, par une douce ironie des mots, il est à l’image de ce personnage de père à la « chaleur explosive » : « rétif à toute forme de rêverie fatiguée, car dans la fatigue se glisse un effritement possible, une voie pour la douleur et le doute ». Le duo du livre-tombeau et du père illumine tout sur son passage. Il n’y a pas de gris ici, mais les couleurs éclatantes du souvenir, du mange-disques seventies aux yeux de Dalida.

Poignant et solaire, émouvant et lumineux, mélancolique sans le poids du pathos, familial et universel, le récit d’une fille raconte le père : mais le père aurait peut-être voulu un garçon. À l’hyperactif soixante-huitard, au Dieu imprévisible de l’enfance, à l’ex-enfant triste qui joue jusqu’au bout de sa vie y compris en abordant aux rivages de la fin, répond une fille, qui se construit comme une femme. Avec une subtilité infinie, Emmanuelle Lambert traite dans ce livre de bien des thèmes, de l’intime au collectif, du masculin au féminin, et celle que son père, « le grand tonique » surnommait « Dudule », confirme l’écrivain de premier plan qu’elle est devenue.


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TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Le garçon de mon père

  1. Si vous êtes dans la même situation que l’auteure
  2. Si ces romans très intimes vous parlent
  3. Si vous aimez la plume d’Emmanuelle Lambert

3 raisons de ne pas lire Le garçon de mon père

  1. Si un énième roman sur la filiation vous ennuie d’avance
  2. Si vous lisez plus pour vous évader que pour écouter les plaintes d’un auteur
  3. Si l’auto-fiction n’est pas votre genre de prédilection
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