Chambres noires de Karine Giebel

Je ne suis pas une lectrice assidue de Karine Giebel mais le peu que j’ai lu d’elle m’a toujours enchantée et ce recueil de nouvelles ne fait pas exception.

Chambres noires de Karine Giebel (éditions audio Lizzie)

Chambres noires de Karine Giebel (éditions audio Lizzie)

En débutant l’écoute de Chambres noires, je m’attendais précisément à ce que j’ai trouvé dans la première nouvelle, à savoir du suspense, des frissons, de l’exaltation. Je savais où je mettais les pieds, j’étais en terrain connu. Et puis l’auteure m’a cueillie par surprise avec sa deuxième nouvelle totalement différente. Elle a continué à souffler le chaud et le froid tout au long de ce recueil en alternant avec brio, littérature noire et blanche. L’hémoglobine laisse souvent la place à une tension psychologique exacerbée. Certaines histoires sont émotionnellement difficiles, ce sont mes préférées. J’étais venue chercher du noir, du sordide, du triste, du cauchemardesque et au milieu de tout ça, j’ai trouvé ce que je n’attendais pas ici : de l’amour, de la passion, des rêves, des espoirs, du respect, de l’honneur et parfois même de la lumière. De la lumière chez Giebel, qui l’eût cru ?

Alors je sais que le danger est de retour dans notre pays.
Ce danger-là ne porte pas d’uniforme ni d’arme. On n’entend pas le bruit de ses bottes.
L’ennemi, invisible et silencieux, est déjà parmi nous.
Cette menace, nous ne l’avons pas vue venir. Mais j’ai l’impression que les menaces, nous ne les voyons jamais venir…

J’avais déjà été impressionnée par ses romans très noirs, très sombres, qui parviennent à rendre le lecteur complice de bourreaux en suscitant une empathie étonnante et malsaine envers eux. Elle m’avait déjà pas mal bousculée avec Meurtres pour rédemption et Ce que tu as fait de moi et je pensais commencer à cerner le personnage mais pas du tout ! Karine Giebel a une sensibilité qu’elle ne met pas uniquement au service d’histoires sordides, la preuve en est dans ce recueil de nouvelles qui invite aussi l’actualité et des faits de société à donner corps à des portraits et des récits d’un réalisme saisissant.

Elle sait retranscrire avec finesse les rouages psychologiques qui se mettent en action quand la colère, la peur, la vengeance, le désespoir sont aux commandes. L’humain et l’inhumain n’ont aucun secret pour elle, elle dissèque l’âme, la met en pièce, nous la livre sur un plateau pour nous faire vivre des émotions douloureuses et intenses par procuration. Plus je la lis et plus j’ai de l’admiration pour son travail. Je connais très peu d’auteurs qui sont capables de nous entraîner dans un tel tourbillon.

Et comme si ça ne suffisait pas, Karine Giebel écrit en plus des textes qui se prêtent formidablement bien à une lecture audio. Vous pouvez vous lancer dans ce recueil de nouvelles lu tour à tour par Thierry Blanc, Catherine Griffoni et Olivia Nicosia, vous n’en manquerez pas un seul mot, pas un seul silence, pas un seul battement de cœur ni le dernier souffle de vie.

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L’ESSENTIEL

Couverture de Chambres noires de Karine Giebel

Couverture de Chambres noires de Karine Giebel

Chambres noires
Karine GIEBEL
Editions Belfond en GF et Lizzie en audio
Sorti le 05/11/2020 en GF et le 14/01/2021 en version audio
272 pages (6h48 d’écoute)
Lu par Thierry Blanc, Olivia Nicosia et Catherine Griffoni

Genre : nouvelles, littérature noire
Plaisir de lecture : ❤❤❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : Meurtres pour rédemption et Ce que tu as fait de moi de la même auteure et plus généralement tous ses romans, Les démoniaques de Mattias Köping, La cave aux poupées de Magali Collet

 

 

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Après D’ombre et de silence, Karine Giebel offre un nouveau recueil de textes noirs, humains, bouleversants et engagés.

Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.
Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d’être sale, d’être rien, moins que rien.
Ces dangers qu’on n’a pas vus venir, ces risques qu’on n’a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n’a pas eu la force de résister.
Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs.
Il y a ce manque de chance.
Il y a cette colère, ce dégoût.
Il y a…
Des fois où on préférerait être mort.

Voilà ce qu’on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l’auteure emprunte les titres de grands films qui l’ont marquée.
Après D’ombre et de silence, elle nous offre un nouveau recueil tout en noir, humain, engagé, bouleversant, qui agit comme un révélateur, nous faisant ouvrir les yeux sur le monde en dépit de son opacité et de sa noirceur.
À la fin de l’ouvrage, en bonus, trois nouvelles déjà parues dans Treize à table ! (Pocket) au profit des Restos du Cœur ainsi que Sentence, nouvelle écrite en plein confinement et publiée dans Des mots par la fenêtre (12-21) au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.



TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Chambres noires

  1. Parce que vous découvrirez une autre facette de l’auteure, moins noire mais fascinante
  2. Parce que l’auteure maîtrise à la perfection le format de la nouvelle
  3. Parce que certaines histoires sont en lien avec une actualité brûlante

3 raisons de ne pas lire  Chambres noires

  1. Si vous recherchez uniquement des textes très noires comme l’auteure en a habituellement le secret, vous risquez d’être déçu
  2. Ce recueil reprend 3 nouvelles déjà parues dans le recueil Treize à table
  3. C’est beaucoup trop court ! On en veut plus !
1 réponse

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