Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemiec

Alabama 1963 fait partie de la trop longue liste de livres que j’ai achetés en papier, « dans l’espoir de », et que je finis par découvrir en audio car ma pal suit toujours et désespérément la même courbe ascendante. Pas déçue de l’avoir enfin découvert mais pas aussi conquise que je l’avais espéré.

Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemic (édition audio Lizzie)

Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemic (édition audio Lizzie)

Vous connaissez la frustration de la lectrice qui voit passer sur les réseaux sociaux les livres qu’elle rêve de lire, qu’elle a bien au chaud dans sa bibliothèque mais qu’elle ne parviendra jamais à extraire car d’autres titres leur passent continuellement devant ? C’est une situation que je vis de plus en plus mal, à tel point que je rêve presque d’un nouveau confinement pour stopper net la production éditoriale et me laisser enfin le temps de sortir une petite dizaine de titres de ma précieuse réserve. Mais comme il est malvenu de souhaiter une telle chose à tous les auteurs, éditeurs et libraires de ce pays, j’utilise parfois le livre audio comme parade anti-frustration littéraire. C’est ce que j’ai fait avec ma dernière lecture Alabama 1963 et ce que je fais encore actuellement avec Mon maître et mon vainqueur (je vous en reparle très bientôt). Au moins on ne pourra pas me reprocher de ne pas faire marcher le commerce du livre…

– Vous préférez qu’on dise de vous que vous êtes une femme noire ou que vous êtes une femme de couleur ?
– Je préfère qu’on dise que je suis une femme bien.

Pour en revenir à Alabama 1963, le choix du support n’est pas anodin dans ma perception d’un livre, j’en ai bien conscience et je me demande vraiment si cette lecture en papier n’aurait pas été un gros coup de coeur plutôt que simplement une lecture plaisante en audio. Je ne le saurai jamais  bien évidemment mais je garde dans un coin de la tête qu’il m’a peut-être manqué un truc dans cette version audio que j’aurais trouvé dans le texte imprimé. Ce petit « truc » tient dans la finesse du récit : j’ai trouvé ce roman divertissant, facile à suivre mais un peu trop facile justement. Les personnages principaux, le détective privé Bud Larkin et la femme de ménage noire Adela Cobb qui mènent ensemble l’enquête sur la mort de petites filles noires sont certes attachants et parfois drôles mais ils n’ont rien qui sorte vraiment de l’ordinaire, leur duo n’interpèle pas le lecteur outre mesure, il n’y a pas de surprise à en attendre, c’est digne d’un bon film hollywoodien à la Clint Eastwood. On est très loin des incroyables personnages de Steinbeck par exemple et on n’est pas plus proche d’un roman dense et très immersif de la trempe de Mille petits riens de Jodi Picoult. Or, allez savoir pourquoi, c’est avec ces références en tête que je suis partie à la découverte d’Alabama 1963, forcément la barre était un peu haut. 

Alabama 1963 est un bon livre, je ne dirai pas le contraire mais il ne révolutionne rien et de fait ne me laissera pas un souvenir impérissable contrairement à ce que j’espérais en lisant les avis de celles et de ceux qui avaient eu la chance de le lire avant moi. Mes attentes étaient certainement trop fortes mais pour en revenir au support, je me demande si parfois mon attention ne s’est pas aussi un peu relâchée, au point de ne pas saisir certaines subtilités des personnages ou de l’histoire. Si tel est le cas, je ne peux que m’en vouloir de m’être un peu gâché ce rendez-vous littéraire. Si non, alors aucun regret : il valait mieux que je le découvre en audio finalement.

Décidément je déteste les chroniques en demi teinte. Je préfère de loin les gros coups de coeur et les bons coups de gueule qui me laissent sur un avis tranché que ces impressions un peu tièdes. 


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L’ESSENTIEL

Couverture d'Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemiec

Couverture d’Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemiec

Alabama 1963
Ludovic MANCHETTE et Christian NIEMIEC
Editions Le Cherche Midi en GF, Pocket en poche et Lizzie en audio
Sorti en GF le 20/08/2020, le 07/10/2021 en poche et en audio
384 pages (8h30 d’écoute)
Lu par Marie Bouvier

Genre : roman noir
Personnages : Adela et Bud
Plaisir de lecture : ❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : Alabama d’Alexis Arend, Mille petits riens de Jodi Picoult, La saison des feux de Celeste NG, Blizzard de Marie Vingtras

 

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Meurtres en Alabama.

Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime.

Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… » Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, Alabama 1963 est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d’assassinat de Kennedy.


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TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Alabama 1963

  1. C’est un vrai divertissement, facile à suivre, rapidement lu : un très bon roman d’été par exemple
  2. Le duo improbable composé d’un vieux détective raciste et d’une femme de ménage noire marche plutôt bien
  3. C’est très américain avec plein de bons sentiments

3 raisons de ne pas lire Alabama 1963

  1. Tout est assez prévisible
  2. C’est calibré pour être efficace, pas pour être original
  3. Ca ne remue pas grand chose
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