Les évasions particulières de Véronique Olmi

Je le sentais venir cet abandon. En passant juste après Là d’où je viens a disparu, le dernier Olmi avait intérêt d’être sacrément costaud, ce qu’il ne fut  sacrément pas.

Les évasions particulières de Véronique Olmi (éditions Albin Michel)

Entendons-nous bien : c’est très bien écrit, Véronique Olmi maîtrise l’art de la narration, c’est indéniable. Mais cette histoire de trois fillettes qui grandissent dans une famille de la classe moyenne, catholique bien comme il faut, et que l’on suit dans leur évolution manque de dynamisme, d’aspérités et de vie. Tout est très lisse, joliment taillé pour nous offrir une fresque sociale très propre sur elle. Mais quel ennui à l’arrivée ! Si les cent premières pages se dévorent, le reste s’apprécie dans une indifférence polie.

J’ai définitivement refermé ce roman quand je me suis aperçu que je commençais déjà à oublier le début alors que j’étais loin d’en voir la fin. Je crois qu’il n’y a pas plus démotivant comme constat, surtout face à un tel pavé. Je passe donc mon tour et laisse ce roman dans les mains de lecteurs plus patients que moi.

Les filles, vous êtes jeunes, vous verrez, il y aura toujours des vieux pour vous faire croire que vous allez vivre dans un monde atroce et que c’était mieux avant. Ne les croyez pas.

C’était le risque, quand on passe derrière un livre qui vous marque au fer rouge, il faut soit être en mesure de soigner les plaies, soit être suffisamment aiguisé pour continuer à appuyer là où ça fait mal. Les évasions particulières n’a réussi ni l’un ni l’autre sur moi.

Ce roman est l’un des 4 finalistes du Prix Landerneau des lecteurs 2020.

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L’ESSENTIEL

Couverture des Evasions particulières de Véronique Olmi

Les évasions particulières
Véronique OLMI
Editions Albin Michel
Sorti le 19/08/2020 en GF
512 pages 

Genre : roman contemporain
Personnages : Sabine, Hélène et Mariette les trois soeurs
Plaisir de lecture : ❤❤❤
Recommandation : moui
Lectures complémentaires : Fille de Camille Laurens, Chavirer de Lola Lafon

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Elles sont trois soeurs, nées dans une famille catholique modeste à Aix-en-Provence. Sabine, l’aînée, rêve d’une vie d’artiste à Paris ; Hélène, la cadette, grandit entre son oncle et sa tante, des bourgeois de Neuilly-sur-Seine, et ses parents, des gens simples ; Mariette, la benjamine, apprend les secrets et les silences d’un monde éblouissant et cruel.

En 1970, dans cette société française qui change, où les femmes s’émancipent tandis que les hommes perdent leurs repères, les trois soeurs vont, chacune à sa façon, trouver comment vivre une vie à soi, une vie forte, loin de la morale, de l’éducation ou de la religion de l’enfance.

Cette saga familiale, qui nous entraîne de l’après Mai 68 à la grande nuit du 10 Mai 1981, est tout autant une déambulation tendre et tragique dans ce siècle que la chronique d’une époque où les consciences s’éveillent au bouleversement du monde et annoncent le chaos à venir.

Il fallait le talent de l’auteure de Bakhita pour en saisir le souffle épique et visionnaire, et la justesse intime.

TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Les évasions particulières

1. Parce que Véronique Olmi a une plume douce et délicate très agréable à lire
2. Parce que ce roman met en lumière la place des femmes à une époque pas si lointaine
3. Parce que c’est un roman fleuve qui demande du temps

3 raisons de ne pas lire Les évasions particulières

1. Parce qu’après un démarrage très réussi l’intérêt s’émousse
2. Parce que c’est trop lisse pour marquer les esprits
3. Parce que c’est trop dilué, trop bavard