Un fils parfait de Mathieu Menegaux
Il y a des écrivains qui vous font des tartines d’un rien et puis vous avez Mathieu Menegaux qui vous livre tout un monde d’émotions et de leçons en un roman à peine plus long qu’une nouvelle. Une prouesse rarement égalée par ses confrères…
Pour rien au monde je n’aurais manqué la sortie en poche du deuxième roman de Mathieu Menegaux. J’avais refermé le premier – Je me suis tue – avec un cri étouffé au fond de la gorge et avec la conviction que cette spirale infernale resterait à jamais gravée dans ma mémoire.
J’attendais le même type de réaction avec Un fils parfait et je ne me suis pas trompée sur la marchandise. L’auteur distribue les coups de poing qui vous terrassent, autopsie ce qu’il y a de plus sordide dans l’âme humaine mais aussi dans la machine judiciaire. La justice qui se trompe de coupable, qui ne veut pas voir l’innommable, qui détruit des vies entières sans sourciller. La justice des hommes est à leur image : imparfaite. Mais impossible de le comprendre et de l’accepter quand on est une mère en proie avec les instincts de protection les plus primaires.
Je suis sortie du commissariat agacée par cette perte de temps et maudissant la bureaucratie, pour un viol guichet 1, pour un cambriolage guichet 2, et pour un inceste repassez.
Mathieu Menegaux ne fait pas dans le léger et le divertissant mais dans le roman de moeurs qui traite de thèmes incontournables, cruciaux autant que cruels. Ca n’est pas de sa faute si ça en devient dur voire sordide par moment, il ne se fait que le messager de ce que l’homme a de plus mauvais en lui… ou de meilleur, tout dépend de quel point de vue on se place, si l’on est du côté de Maxime ou de Daphné, du vrai coupable ou de la vraie victime. Mais appartient-on toujours qu’à un seul camp, est-on forcément entièrement coupable ou parfaitement innocent ? Rien n’est jamais aussi simple ni aussi lisse qu’il n’y paraît dans les romans de cet auteur, c’est ce qui les rend parfaitement inoubliables.
L’ESSENTIEL
Un fils parfait
Mathieu MENEGAUX
Editions Grasset en GF et Points en poche
Sorti le 01/02/2017 en GF et le 01/02/2018 en poche
168 pages
Genre : roman psychologique et social
Personnages : Maxime et Daphné, les parents
Plaisir de lecture : ❤❤❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : Je me suis tue et Est-ce ainsi que les hommes jugent ? du même auteur, La maladroite d’Alexandre Seurat, Rosa dolorosa de Carole Dorka-Fenech
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Quand on épouse le prince charmant, beau et brillant, qu’on a avec lui deux petites filles adorables, comment imaginer un seul instant que le pire puisse arriver ? Qu’il a menti sur tout, tout le temps ? Qu’il va falloir se résoudre à affronter celui qu’on a tant aimé dans une lutte sans merci ? Inspiré d’une histoire vraie, le récit poignant du combat d’une mère contre la machine judiciaire.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire Un fils parfait
- Si vous cherchez un roman qui vous prend aux tripes
- Si vous aimez les histoires qui vont droit au but, sans trop de détails et de descriptions
- Si vous avez envie de sonder l’âme
3 raisons de ne pas lire Un fils parfait
- Si vous cherchez un roman avec du suspense : ici ça n’est pas le but
- Si vous êtes un adepte des pavés
- Si l’inceste est un thème trop difficile pour vous
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !