Chères toxines de Jean-Paul Jody
Je vais vous faire une confidence : j’adore la tarte au citron mais je déteste la meringue. Vous savez, ce truc trop sucré, écœurant et qui gâche tout. Pourquoi se casser la tête à faire un dessert acidulé si c’est pour en masquer complètement le goût ?
Eh bien avec Chères toxines c’est un peu la même chose. Vous avez la couche de citron qui donne du pep’s et émoustille l’esprit : l’histoire secrète de l’industrie pharmaceutique avec ses petits arrangements entre amis qui font que vous vous gavez de pilules censées soigner tous vos petits bobos mais qui soignent surtout les dividendes des actionnaires. On en apprend des vertes et des pas mûres, c’est corrosif à souhait, ça fait grimacer et on le sent passer en se disant que malgré tout c’est drôlement bon autant de cynisme.
Et puis il y a la couche de meringue indigeste qui colle aux dents : l’histoire de ces cadres du laboratoire Santaz partis en séminaire en Thaïlande. La raison officielle de ce voyage au soleil : former les troupes de visiteuses médicales aux gambettes plus affûtées que leur cervelle au nouveau produit phare du laboratoire : le Zépam. Evidemment, le vernis de respectabilité va très vite craqueler et l’on découvre, sans aucune surprise que tous ces cols blancs courent après les mêmes choses : gagner plus et baiser plus. Ou, pour varier les plaisirs : baiser plus et gagner plus. Fin de l’histoire !
Passé la moitié du livre, je n’en peux plus. Impossible de voir où l’auteur veut en venir. On le sent tiraillé entre l’envie d’écrire un pamphlet et un thriller mais à ne pas choisir, ça finit par vraiment tourner en rond et avoir autant d’intérêt que de regarder pendant des heures un chien courir après sa queue. Comme pour la tarte au citron meringuée, j’ai bien essayé de faire abstraction de la couche séminaire au sommet pour me concentrer sur les coulisses du lobby pharmaceutique mais même là on finit par se répéter.
Et finalement, comme pour la tarte au citron (eh oui moi aussi je me répète) on se rend compte que même si on aime beaucoup l’idée que « l’industrie pharmaceutique, c’est le maaaal », on en mangerait pas à tous les repas non plus. Et que quand c’est trop long bah c’est plus bon.
L’ESSENTIEL
Chères toxines
Jean-Paul JODY
Editions Seuil en GF et Sixtrid en audio
Sorti le 10/04/2008 en GF et le 25/10/2018 en audio
360 pages (12h12 d’écoute)
Genre : satire, roman noir
Personnages : les cadres et visiteuses médicales du laboratoire pharmaceutique Santaz
Plaisir de lecture : ❤❤
Recommandation : non
Lectures complémentaires : Le couperet de Donald Westlake
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Ce livre peut, chez certaines personnes, entraîner des effets plus ou moins gênants tels que : réactions allergiques, agressivité, irritabilité, tension, troubles du sommeil, modifications de l’état de conscience… À la veille d’une échéance décisive, les dirigeants du laboratoire pharmaceutique Santaz emmènent tous leurs cadres en Thaïlande pour la grand-messe annuelle de leur séminaire de « motivation ». Sur le sable blanc, près de la piscine, derrière les persiennes des bungalows de l’hôtel, se préparent à la fois le lancement d’un nouveau médicament, le Zépam, qui inquiète même ses inventeurs, et le rachat imminent de la société par le géant Planchett Ltd, laboratoire australien de renommée internationale. Dans le jeu de massacre qui s’annonce, chacun cherchera par tous les moyens à sauver sa peau. Féroce satire du monde du travail à l’heure de la mondialisation, roman noir de l’arrivisme dérégulé, mais aussi et surtout enquête minutieuse sur le lobby pharmaceutique et ses pratiques réelles, Chères Toxines est, après Stringer, Parcours Santé et La Position du missionnaire (prix Polar du festival de Cognac), le quatrième roman de Jean-Paul Jody.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
Pour ce roman il ne m’est pas possible de vous proposer 3 raisons de le lire et 3 raisons de ne pas le lire puisque je ne l’ai pas terminé. Vous devrez vous faire votre propre opinion tout seul 😉
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