Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti

Ils se sont aimés, eurent beaucoup d’enfants et puis un jour ils ont divorcé. Certains avec perte et fracas, d’autres dans une totale indifférence. Tous ont conscience du cycle qui s’achève mais peu parviennent déjà à se projeter dans celui qui démarre. Entre les deux il y a un temps nécessaire, celui du chagrin, le temps du deuil d’un couple.

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti (éditions Gaïa)

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti (éditions Gaïa)

C’est ce court moment entre vie d’avant et vie d’après que Katarina Mazetti, l’auteure du Mec de la tombe d’à côté, a cherché à capter à travers ce kaléidoscope qui met en scène des couples composés ou recomposés avant qu’ils ne se décomposent définitivement. Dans ce balai des sentiments qui se meurent on voit aussi évoluer les seconds rôles – enfants, belle-famille, amis du couple, collèges de boulot… – témoins ou acteurs à part entière de ce délitement.

A chaque scénette une tonalité est donnée selon que la séparation a été consentie par les deux ex-conjoints ou qu’elle a été imposée à l’un d’eux. Selon qu’elle résulte d’un coup bas ou d’un constat. Aucune classe sociale, aucune typologie familiale n’a été oubliée. Le divorce est universel, seule la manière dont il est vécu est personnelle.

J’ai entendu la clé qu’elle glissait dans la serrure et mon coeur a fait une pirouette dans ma poitrine. Pas par amour, certainement pas, je pense que c’était par pure terreur. La vache, j’ai peur de ma propre femme !

Personnelle oui mais pas au point de parvenir à écrire 29 histoires sur le divorce suffisamment singulières pour marquer les esprits. Un tiers des récits propose une trame vraiment intéressante. Il y avait là matière à étayer le propos. Et puis il y a le reste qui remplit mais qui ne nourrit pas vraiment l’imaginaire. Je termine cette lecture un peu déçue car je n’en conserve pas grand-chose finalement : en devant changer de personnages et de décor toutes les 4 ou 5 pages, j’ai fini par me lasser du sujet et par m’embrouiller un peu. Le procédé est finalement contre-productif à mon sens car la surenchère nuit à la qualité et au plaisir procuré. Quant au caustique que j’espérais, je ne l’ai pas trouvé assez prononcé à mon goût. J’aurais aimé rire de ces situations comme dans un bon théâtre de boulevard. Finalement le ton n’est pas vraiment celui de la dérision mais bien de la désillusion.

 


L’ESSENTIEL

Couverture de Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti

Couverture de Petites histoires pour futurs et ex-divorcés de Katarina Mazetti

Petites histoires pour futurs et ex-divorcés
Katarina MAZETTI
Editions Gaïa
Sorti en GF le 02/05/2017 et en poche le 05/06/2019
221 pages

Genre : nouvelles
Plaisir de lecture : ❤❤❤
Recommandation : oui
Lecture complémentaire :  Fendre l’armure d’Anna Gavalda, Vivre ensemble d’Emilie Frèche

 

 

 

 

RESUME DE L’EDITEUR

On a toujours mille et une raisons de divorcer… et de le regretter ! Ces Petites histoires croquent avec délices les travers de chacun, la difficulté d’avoir envie des mêmes choses au-delà de cinq ans de vie commune, l’exigence d’exister AUSSI comme individu. Quelques portraits au vitriol : homme ou femme, divorcés, enfin seuls ! enfin libres ! mais… libres de quoi, déjà ? Car la vie est cruelle : une fois seul(e), pourquoi faut-il que ce qui nous agaçait le plus nous manque soudain ? Comme si le divorce était le meilleur moyen de se retrouver à gérer l’emploi du temps de 8 personnes une semaine sur deux… C’est caustique et gouleyant, c’est Katarina Mazetti.


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Petites histoires pour futurs et ex-divorcés

  1. Parce que ce recueil aborde le thème du divorce sous tous les angles possibles
  2. Parce que les scénettes sont courtes et que c’est distrayant
  3. Parce que ce thème vous touche de près et que vous avez envie de prendre de la distance sur ce que vous vivez

3 raisons de ne pas lire Petites histoires pour futurs et ex-divorcés

  1. Parce que les histoires sont trop courtes pour être fouillées
  2. Parce que 29 histoires dans un même recueil c’est trop, on frise l’overdose
  3. Parce que vous préférez les romans aux nouvelles
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