La vraie vie d’Adeline Dieudonné
Aujourd’hui je vais vous parler d’un livre totalement confidentiel, dont personne ne parle et qui va vite tomber aux oubliettes. Non, je déconne : je vais faire comme tout le monde, je vais vous parler de La vraie vie. Mais comme je n’aime pas faire comme tout le monde justement, je vais vous en parler mais pas vraiment en bien car pour moi c’est du déjà vu, déjà vécu, déjà lu.
Car non, je n’ai pas aimé ce roman. Je ne l’ai pas détesté non plus : il est très bien écrit et se lit vite, aucun souci de ce côté-là. Ce qui m’a gênée c’est l’histoire. Encore une histoire glauque d’une gamine qui grandit dans la mauvaise famille, l’histoire d’un père qui n’en est pas un. Il faut croire que c’est dans l’air du temps.
Mais si j’ai adoré Les Démoniaques car j’ai vécu l’histoire dans mes tripes, si j’ai lu sans grand intérêt La fille du rois des marais et si j’ai abandonné bien vite My absolute darling parce que je sentais poindre un ennui incommensurable, là je suis allée au bout sans la difficulté du troisième, avec un peu plus de curiosité que pour le second mais sans non plus la passion du premier.
Chez nous, les repas familiaux ressemblaient à une punition, un grand verre de pisse qu’on devait boire quotidiennement. Chaque soirée se déroulait selon un rituel qui confinait au sacré. Mon père regardait le journal télévisé, en expliquant chaque sujet à ma mère, partant du principe qu’elle n’était pas capable de comprendre la moindre information sans son éclairage. C’était important le journal télévisé pour mon père. Commenter l’actualité lui donnait l’impression d’avoir un rôle à y jouer. Comme si le monde attendait ses réflexions pour évoluer dans le bon sens. Quand le générique de fin retentissait, ma mère criait : « À table ! »
Je me pose juste la question de ce que ce livre m’a apporté de plus que ses prédécesseurs et malheureusement pas grand chose. La nausée, merci, je l’avais déjà mais pour le reste cette histoire sera très vite oubliée car j’ai enchaîné ces pages sans les vivre et les ressentir. C’est bien dommage pour moi mais ça n’est pas la première fois qu’un gros succès de librairie me donne l’impression d’avoir été un peu sur-vendu.
L’ESSENTIEL
La vraie vie
Adeline DIEUDONNE
Editions L’iconoclaste
Sorti en GF le 29/08/2018
265 pages
Genre : entre le roman noir et le roman d’apprentissage
Personnages : la narratrice (une enfant de 10 ans), son frère Gilles et ses parents
Plaisir de lecture : ❤❤❤
Recommandation : oui (parce qu’il semble plaire au plus grand nombre)
Lectures complémentaires : Les démoniaques de Mattias Köping, La fille du roi des marais de Karen Dionne et My absolute darling de Gabriel Tallent
RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR
Un huis-clos familial noir. Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d une guerrière en milieu hostile. Une découverte.
Le Démo est un lotissement comme les autres. Ou presque. Les pavillons s alignent comme des pierres tombales. Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère, est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l arrivée du marchand de glace. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.
TOUJOURS PAS CONVAINCU ?
3 raisons de lire La vraie vie
- Si vous cherchez un livre fort et vite lu
- Si les thèmes durs ne vous font pas peur
- Si vous êtes sensible aux plumes poétiques
3 raisons de ne pas lire La vraie vie
- Si vous détestez les histoires sordides
- Si vous avez besoin de suspense et de rebondissements pour vous intéresser à un livre
- Si vous avez besoin de donner du sens et une morale à une histoire pour l’apprécier
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !