La vie dont nous rêvions de Michelle Sacks

Glacial, dur, malsain, dérangeant, brutal… La vie dont nous rêvions n’a rien d’un conte de fée, c’est un roman qui se range plutôt dans les coups de coeur qui bousculent. Tout ce que j’aime…

La vie dont nous rêvions de Michelle Sacks (éditions Belfond)

La vie dont nous rêvions de Michelle Sacks (éditions Belfond)

Merry et Sam ont quitté les Etats-Unis pour s’installer en Suède dans la maison que Sam a héritée de sa tante. Un chalet en bois rouge qu’ils vont retaper de fond en comble pour y accueillir leur nouveau-né, Connor. Loin de l’agitation, le jeune couple se concocte une petite vie douillette, en harmonie avec la nature et ce qu’elle a de meilleur à leur offrir. Très vite, Merry se révélera être une femme d’intérieur émérite, mettant un point d’honneur à entretenir sa maison et à faire prospérer son potager afin de concocter de savoureux petits pots pour son bébé. Mais face à ce bonheur jeté à la gueule du lecteur, on n’est pas dupe bien longtemps. Il est évident que quelque chose cloche dans cette maison. Merry puis Sam inquiètent sans que l’on sache trop pourquoi. D’emblée on ne les aime pas, sans trop savoir pourquoi non plus. Le malaise s’installe à la lecture de leur vie. Quelque chose de malsain s’en échappe. Et lorsque Frank, l’amie d’enfance de Merry, débarque pour rendre visite à la petite famille, il n’est plus possible d’entretenir l’illusion du bonheur plus longtemps.

Bien sûr que je suis une petite femme bien occupée. D’après Sam, c’est le rôle de ma vie. Il ne peut plus se passer de moi maintenant : bonne épouse, bonne ménagère, bonne mère. Et il a peut-être raison, je suis taillée pour le rôle. En tout cas, il semble bien que j’y excelle. Vous pourriez dire que c’est inné si vous ne saviez pas à quel point j’ai travaillé pour y parvenir.

Dans un style sublime, d’une beauté froide, ce huis clos mise sur la richesse psychologique des personnages. Si vous lisez La vie dont nous rêvions, vous allez enfin savoir ce que le mot « machiavélique » signifie. Je n’en dirai pas plus, ce roman se suffit à lui-même. Ça fait longtemps que je n’avais pas eu un coup de cœur qui fait mal.


L’ESSENTIEL

Couverture de La vie dont nous rêvions de Michelle Sacks

Couverture de La vie dont nous rêvions de Michelle Sacks

La vie dont nous rêvions
Michelle SACKS
Editions Belfond
Sorti le 02/05/2019
336 pages

Genre : roman noir
Personnages : Merry et Sam, leur bébé Connor et Frank, l’amie d’enfance de Merry
Plaisir de lecture : ❤❤❤❤❤
Recommandation : oui
Lectures complémentaires : La petite famille de Sophie Avon, Amour entre adultes d’Anna Ekberg, Une drôle de fille d’Armel Job, Nous avons tué Stella de Marlen Haushofer

 

RESUME DE L’EDITEUR

Dans la lignée d’une Lionel Shriver, un premier roman choc qui explore les rapports de domination au sein du couple et de l’amitié, les traumatismes subis dans l’enfance et le vice tapi derrière les apparences les plus lisses. S’appuyant sur une construction machiavélique, Michelle Sacks nous entraîne dans une spirale où chaque personnage révèle son double visage.

Sam et Merry ont quitté New York pour s’installer dans un cottage en Suède et élever leur bébé au grand air. Loin de la grande ville, de ses tentations, de sa souillure, les voilà libres de se réinventer.
Sam, en homme viril et fidèle qui assure le confort et la protection des siens.
Merry, en tendre épouse qui s’adonne à ses nouveaux devoirs de mère au foyer.
Le tableau idéal : au cœur de la nature, l’homme, la femme, l’enfant.

Mais aussi Francesca, la meilleure amie de toujours, venue leur rendre visite.
Francesca, la citadine, la sublime, la femme libre.
Francesca, qui ne se sent chez elle nulle part, qui n’a jamais été choisie par un homme, et qui a de très vieux comptes à régler…

Dans ce lieu de quiétude absolue, l’espace infini a tôt fait de devenir une prison, et la solitude, un miroir tendu à la noirceur des âmes. Tout n’est que mensonge, duplicité et, tandis qu’à la clarté de l’été succède l’obscurité de l’hiver, l’idylle se meut peu à peu en un huis clos hautement toxique.


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire La vie dont nous rêvions

  1. Pour la finesse des personnages et de leur psychologie
  2. Pour l »ambiance glaciale et inquiétante
  3. Pour le rythme et le style

3 raisons de ne pas lire La vie dont nous rêvions

  1. Si vous redoutez les romans qui parlent de sujets difficiles et douloureux
  2. Si vous ne parvenez pas à entrer dans un récit quand le style est froid et impersonnel
  3. Si vous cherchez une une lecture légère et dépaysante
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