Sous les eaux noires de Lori Roy

En démarrant la lecture de Sous les eaux noires j’ai ressenti assez vite une pointe d’excitation. L’écriture me laissait présager un joli coup de cœur, surtout mise en rapport avec la 4e de couverture particulièrement alléchante. Parlez-moi de mystères et de secrets de famille et vous pouvez m’emmener au bout du monde. Je ne suis pas une lectrice difficile à convaincre.

Sous les eaux noires de Lori Roy (éditions du Masque)

Sous les eaux noires de Lori Roy (éditions du Masque)

Le démarrage m’a donc séduite : un beau plantage de décor, des zones d’ombre que je me régalais d’avance d’éclaircir, des personnages avec du potentiel, ça sentait bon ! Et puis j’ai commencé à m’impatienter un peu car ça n’avançait pas assez vite à mon goût mais en conservant toujours le secret espoir que tout cela allait s’accélérer. Et puis ce ne fut plus de l’impatience mais de l’exaspération quand j’ai vu qu’on tournait encore et encore et encore autour du pot sans jamais le toucher du doigt. Et puis la moutarde m’est montée au nez : je n’en pouvais plus de lire que les Fielding n’étaient que « des bouchers et des salopes » sans jamais expliquer réellement pourquoi. Donc une fois ça va, deux fois admettons, trois fois à la rigueur mais après stop, c’est bon on passe à la suite ! Il faudrait que je reprenne ce livre pour compter précisément le nombre de fois où cette phrase apparaît mais on ne doit pas être loin d’une dizaine de citations. Du haut niveau dans la technique du disque rayé !

Et là, alors que ce livre commençait à sérieusement me gonfler, j’ai repensé à une fille de ma classe au collège. Le genre de petite pestouille qui passait son temps à chercher ses camarades à coups de soit-disant secrets qu’elle n’avait pas le droit de dévoiler. Le genre « moi je sais, mais je peux rien dire ». Evidemment, elle nous a longtemps menés par le bout du nez, notre curiosité étant la plus forte. Mais nous avons tout de même fini par comprendre qu’en réalité elle ne savait rien et qu’elle ne faisait cela que pour se rendre intéressante. Une peste je vous dis. Eh bien ce livre c’est un peu la même chose : il m’a fallu 200 pages pour comprendre la supercherie. Non, l’auteure n’a pas prévu de nous dire ce qui s’est réellement passé dans cette famille, ça n’est que de la poudre aux yeux pour nous vendre son intrigue et faire monter artificiellement la tension. Je l’ai tout de même terminé mais dans la douleur. Pour vous donner une idée, j’ai mis 1h30 pour lire les 24 dernières pages car chaque fois que je tournais une page je m’arrêtais pour faire autre chose de plus palpitant.

L’histoire de Neil Fielding a commencé à les attirer il y a au moins cinq ans, soit bien avant qu’elle regagne la ville de son enfance. L’histoire en question est de celles qui font gagner des récompenses et décoller des carrières.

Si vous voulez vous lancer dans la lecture de Sous les eaux noires, vous voilà prévenus : c’est un bon roman d’atmosphère mais absolument pas un thriller haletant. Quant à moi, je conserve de cette lecture la désagréable impression de m’être fait berner, comme quand j’avais 14 ans. Remarquez, c’est une cure de jouvence à moindre coût.

Ce roman a été lu dans le cadre du Grand prix des lectrices Elle 2020. Il s’agit du polar sélectionné par le jury de décembre. 


L’ESSENTIEL

Couverture de Sous les eaux noires de Lori Roy

Couverture de Sous les eaux noires de Lori Roy

Sous les eaux noires
Lori ROY
Editions du Masque
Sorti le 06/11/2019
320 pages

Genre : roman noir
Plaisir de lecture : ❤❤
Personnages : La famille Fielding : Neil le grand-père, Erma la grand-mère, Lane la mère et Annalee la fille aînée et Talley la cadette
Recommandation : non
Lectures complémentaires : Qui je suis de Mindy Mejia, Amelia de Kimberley McCreight, Dernier été pour Lisa de Valentin Musso, Rien de plus grand de Malin Persson Giolito, Mon territoire de Tess Sharpe

 

RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR

Lorsque, à la fin du lycée, Lane Fielding a fui Waddell, sa ville natale au fin fond de la Floride, pour l’anonymat de New York, elle s’est juré de ne jamais y revenir. Pourtant, vingt ans plus tard, fraîchement divorcée et mère de deux filles, elle se retrouve contrainte de retourner vivre chez ses parents, sur la plantation historique de la famille. Un lieu hanté par le passé et les crimes sinistres de son père, ancien directeur d’une maison de correction.
La disparition de sa fille aînée vient confirmer la malédiction qui pèse sur cette ville. D’autant que dix jours plus tard, une étudiante se volatilise à son tour. Lane, désespérée, entreprend alors de faire tomber les masques autour d’elle pour découvrir si quelqu’un n’a pas enlevé sa fille afin de se venger des crimes de son père.

Sous les eaux noires questionne la solidité des liens familiaux et le danger des sombres rumeurs qui peuvent courir dans une petite ville de province… tout en montrant qu’il n’y a parfois pas de pire endroit que le foyer parental.


TOUJOURS PAS CONVAINCU ?

3 raisons de lire Sous les eaux noires

  1. Pour son écriture qui laisse planer le mystère
  2. Pour le personnage de Talley
  3. Parce que vous aurez forcément envie de savoir ce qui s’est passé dans cette famille

3 raisons de ne pas lire Sous les eaux noires

  1. Parce que le passé de la famille n’est pas suffisamment exploité
  2. Parce que c’est redondant
  3. Parce que ça manque d’imagination pour proposer une intrigue digne de ce nom
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *